Le vignoble du Château La Croix de Gay s’étend sur quatre hectares. Les 10 parcelles sont réparties sur 3 secteurs et 2 types de terroirs pomerolais particuliers, graves du Günz de la haute terrasse de granulométrie élevée à fine et graves mindéliennes sont ainsi présentes à parité. Ces terroirs, géologiquement différents, avec des caractères édaphologiques distincts apportent aux cépages merlot (95% de l’encépagement) et cabernet franc (5% de l’encépagement) des caractères complémentaires et synergiques participant à la complexité de l’assemblage final du vin du château La Croix de Gay.
Les parcelles de Pignon, La Cour des Poules, Les Toubibs, La Galère sont des graves du Günz de la haute terrasse de Pomerol (datant de la première glaciation de l’ère quaternaire entre -1,3 et -1,1 millions d’années (Pléistocène)). Les vignes reposent sur un épais manteau graveleux, de 3 mètres d’épaisseur, de granulométrie élevée à sous sol argileux. Situé entre les Châteaux Rouget et Le Gay, le long du chemin de l’abbé Trémolière, ce terroir aux « aptitudes viticoles exceptionnelles » est pour le vin du château La Croix de Gay le cœur de son assemblage 1.
Les deux petites parcelles de Catusseau, voisines du château Nénin, reposent sur un manteau graveleux moins épais et de granulométrie moins élevé que les parcelles de Pignon. Elles représentent dans l’assemblage du vin du château La Croix de Gay le versant d’érosion sud de la haute terrasse de Pomerol.
« Ces terroirs de graves ne le cèdent que de fort peu à ceux de la haute terrasse » 2
Les parcelles du Garde Champètre, L’Echange Sudrat, L’achat Cubilier, Les vieux Merlots sont de fines graves mindéliennes datant de l’ère quaternaire entre -700 000 et -220 000. Ces parcelles d’orientation sud le long du ruisseau du mauvais temps (comme le « Château » Le Pin) sont « des terroirs viticoles de qualité » 2. L’assemblage du vin du château La Croix de Gay puisent dans ces terroirs son charme immédiat et son accessibilité à tout âge du vieillissement.
« …, si nous avons retenu ce pomerol, c’est d’abord pour le plaisir qu’il est capable de procurer à tous les âges. Déjà très agréable une fois en bouteille, il le restera pendant une bonne dizaine d’années au moins. À ce titre, il correspond parfaitement au pomerol selon l’idée que l’on s’en fait d’habitude : belle robe profonde, très expansif au nez avec un fruit de prune mûre, un boisé flatteur et harmonieux, et surtout cette rondeur, ce gras, cette saveur du merlot bien mûr dont les tanins bien moelleux fondent presque en bouche. C’est du plaisir à l’état pur. Buvez-le quand ça vous chante ! Demain, sans regret de ne pas le garder comme dans dix ans. » 3
1. Cocks Ch et Feret Ed. Bordeaux et ses vins. 11me édition. Bordeaux : Féret et fils éditeurs, 1929. p 740.↩
2. Enjalbert H. Les grands vins de Saint-Emilion, Pomerol et Fronsac. Paris : Editions Bardi, 1983. La « géomorphologie de destruction » et les terrasses, p 121-144↩
3. Jean-Pierre Peyroulou, Bernard Burtschy, Mathilde Hulot. L’année du vin. Calmant-Lévy, 1997. p 28.↩